Hommage aux travailleurs de la terre, croisés à travers le monde. Prendre quelques minutes pour s’interroger et les regarder, ils existent ceux qui nous nourrissent ! Chaque jour qui passe paraît éloigner notre civilisation du réalisme paysan. Nous avons dressé des remparts aveuglants, urbains, des bonheurs factices dans l’avoir, des rêves préfabriqués sous forme de mirage d’opulence qui nous enferment plus qu’ils nous libèrent.
En 1962 Pasolini disait dans La rage : « La joie de l’Américain qui se sent identique à un autre million d’américains dans l’amour de la démocratie : voilà la maladie du monde futur ! Quand le monde classique sera épuisé – quand tous les paysans et les artisans seront morts – quand l’industrie aura rendu inarrêtable le cycle de la production et de la consommation – alors notre histoire prendra fin. »
Mais aujourd’hui notre histoire n’est pas encore finie et inverser nos tendances est possible. Pour ça il nous faudra reprendre le pouvoir, modérer, mesurer, repenser. Non pas faire une révolution qui mène toujours au pire mais une inflexion, une souplesse ferme, l’infusion permanente de l’idée qu’un autre cap est possible.
Pour l’heure le cap que je pointe prend la forme de ces hommes et de ces femmes qui usent la paume de leurs mains et sentent le tassement de la terre humide sous leurs pas. Tous les jours ils reçoivent un peu de cette terre dans leur chair. Leur offrir cet espace ne signifie pas idéaliser leur situation, mais simplement mettre en perspective nos nécessités premières et par là poser une question : de quoi avons-nous besoin pour vivre en lien avec le monde ?
Pingback: Travailleurs de la terre // Une contribution de...